Professionnelle à 19 ans
Pépite du MMA géorgien, Mariam Torchinava a grimpé les échelons quatre à quatre, obtenant le droit de disputer la ceinture d’HEXAGONE MMA à seulement 19 ans. Pour elle, l’avenir s’annonce radieux.
La Géorgie, ce n’est pas la France. Quand on se réveille un matin avec l’envie de pratiquer le MMA à haut niveau, il n’y a pas tant de portes auxquelles toquer. La solution la plus simple est souvent de rejoindre la capitale Tbilissi, située à l’est du pays.
C’est précisément le chemin qu’a choisi de suivre Mariam Torchinava, aujourd’hui âgée de 19 ans. Judokate de haut niveau, en témoignent ses deux titres nationaux et sa médaille d’argent acquise aux championnats d’Europe juniors, la Caucasienne décide fin 2020 de virer de bord, en quittant sa discipline de formation. “J’ai voulu faire du MMA parce que dans ce sport, il y a plus de perspectives de développement. C’est l’avenir ! Et aussi, je trouve ça plus stimulant que le judo, car il y a plus d’action et d’adrénaline.”
“Pendant toute mon enfance, je n’ai fait qu’étudier, m’entraîner, et aider ma mère à élever mes six frères et sœurs”
Elle a alors 17 ans, vit à Senaki -une ville située à quatre heures de route de la capitale- mais choisit de se lancer dans le grand bain. Mariam Torchinava atterrit donc au Guram Fight Club, la principale salle de la ville, et sa vingtaine de combattants professionnels. Au début, l’adaptation est difficile. Elle est mineure, cumule les petits boulots, et vient de changer radicalement son style de vie. “Pendant toute mon enfance, je n’ai fait qu’étudier, m’entraîner, et aider ma mère à élever mes six frères et sœurs. Ici en Géorgie, c’est comme ça que ça fonctionne. Donc quand je suis arrivée à Tbilissi, j’ai eu un peu de mal.” Au fil des mois et de l’aide de son entraîneur Giorgi Kabulashvili -un “deuxième père” pour elle-, le quotidien s’améliore, et la jeune espoir réalise de beaux progrès, qui lui valent de réussir ses débuts dans la cage.
“Je me donne deux ans pour passer un vrai cap”
Son palmarès prometteur (3-0) fait aujourd’hui d’elle l’une des deux principales combattantes de Géorgie, avec sa coéquipière Sofiia Bagishvili, classée n°1 chez les poids paille du KSW, une organisation majeure en Europe. “C’est ma sparring-partner, on s’entraîne deux fois par jour ensemble”, précise Mariam Torchinava, fière de partager du temps avec l’élite de sa nation. Dans un pays où les sports de préhension sont rois, la jeune espoir et son coach ont rapidement mis l’accent sur la boxe pied-poings, qu’elle n’avait jamais essayée avant sa transition. “Je n’étais pas à l’aise au début, mais au bout de deux ans, ça va beaucoup mieux”, concède-t-elle. Cette réussite accélérée est aussi due à son implication. Après avoir travaillé dans des cafés et des supermarchés, l’ancienne judokate est maintenant dédiée à temps plein au MMA, grâce à ses sponsors et aux contrats signés avec différentes organisations. Et elle ne compte pas s’arrêter là. “Je me donne deux ans pour passer un vrai cap.”