Anthony Dizy a bâti sa carrière de combattant sans passe-droit ni raccourci. Loin des salles d’entraînement parisiennes, lui s’est construit à Reims, avec les moyens du bord mais l’ambition d’atteindre des sommets. « Comme j’habitais en province, quand j’ai commencé le MMA, il n’y avait rien. Quelqu’un a réuni des spécialistes de chaque discipline pour essayer de monter une équipe, mais on n’avait aucune expérience. Mon premier combat professionnel, j’y suis allé sans bandages, tout simplement parce que personne ne savait les faire ! » Avec du recul, la trajectoire martiale d’Anthony Dizy, 35 ans, est d’autant plus impressionnante. Mais pas étonnante pour autant. Car avant de briller dans la cage, le Français a connu le haut niveau en lutte gréco-romaine, incluant un titre de champion national et une médaille d’or aux championnats d’Europe juniors. Problème : barré par le prodige Steeve Guénot en équipe de France, Dizy n’a jamais pu atteindre les très grandes échéances mondiales. « Quand tu es numéro 2 derrière un champion olympique, tu ne sors pas concourir à l’étranger, et tu te cantonnes aux championnats nationaux. Donc à un moment, ça devient ennuyeux. C’est en partie pour ça que je suis passé au MMA. »

« Je suis beaucoup plus stratégique »

Dans la cage, c’est logiquement grâce à sa lutte que le Rémois a pu faire la différence. Une arme redoutable, qui lui a d’ailleurs permis d’atteindre les meilleures organisations mondiales : Bellator, Cage Warriors, BAMMA, M-1… Anthony Dizy a même fini par intégrer le prestigieux tournoi à 1 million de dollars du PFL. « J’aimais bien arriver à l’étranger avec mon sac à dos, isolé, en position d’outsider. Combattre en France, je vois ça comme une pression supplémentaire. Mais c’est aussi ce qui m’a fait sortir de ma retraite ! » Car après deux ans de pause, Dizy est revenu à la compétition en 2023, motivé par l’envie de combattre devant son public, sous les couleurs d’HEXAGONE MMA. Et même si la fougue de la jeunesse s’en est allée, il peut aujourd’hui compter sur une expérience importante des grands rendez-vous. « Avec les années, mon style n’a pas évolué, je suis toujours un lutteur. Par contre, je suis beaucoup plus stratégique qu’avant ! »