S’exiler pour avancer
Spécialiste de la boxe pieds-poings, Nika Kobaxidze a choisi de quitter son pays natal, la Géorgie, pour tenter de faire carrière en France. Un pari risqué qui ne pourra payer qu’à une condition : travailler sans relâche.
Quand la passion vous dévore, les barrières s’effacent rapidement. La vie de Nika Kobaxidze en est un exemple frappant : Géorgien d’origine, il a posé ses bagages en France en 2017, aspirant y mener une vie, hypothétique, de combattant de MMA. Seul, sans repères, et presque sans expérience. « J’ai commencé les arts martiaux dans mon pays en 2015, et au bout de deux ans seulement, je me suis dit que je voulais m’y consacrer totalement. J’étais sûr de moi », explique le jeune homme de 27 ans, dans un français correct. « C’était un risque de partir loin, tout seul, pour tenter de faire une carrière. Surtout que je ne savais pas si j’avais du talent. Mais chez nous, on dit que la réussite, c’est 10 % de talent, et 90 % de travail. » Paradoxalement, lorsqu’il atterrit en France pour se dédier au MMA, la discipline n’y est pas encore légalisée. « En fait, je voulais surtout quitter la Géorgie. Je savais qu’il fallait aller dans un gros pays, où il y a plus d’opportunités et de chances de progresser », justifie-t-il. « Et comme mon père connaissait des gens en Bretagne, c’est là que je suis allé. »
« Quand je boxe, je me sens chez moi. »
Désireux d’optimiser son environnement de travail, Nika Kobaxidze décide, quelques années plus tard, de rejoindre la capitale, mieux fournie dans le domaine des arts martiaux. Direction le Phoenix Cross Fight, en région parisienne, où il peaufine encore actuellement son style de striker, nourri par des années de pratique de la boxe thaï et du kick-boxing. « J’aime bien combattre debout. Non seulement c’est plus spectaculaire, mais en plus, quand je boxe, je me sens chez moi. » Son vrai chez-lui, la Géorgie, il ne l’a en revanche plus vu depuis son départ. « Je n’ai pas pu y retourner pour le moment. Ça me manque beaucoup, mais je sais que là-bas, les gens me suivent, et ça me fait plaisir. » En attendant de revoir les siens, Nika Kobaxidze s’attelle à améliorer ses compétences martiales, tout en alternant les petits boulots. « Pour l’instant, je travaille à gauche et à droite. J’ai été en cuisine ou sur des chantiers. Là vie d’un étranger quoi. »