Une vie « comme dans un film »
Immigré afghan, arrivé dans l’Hexagone pour fuir la guerre, Parwiz Arabzai revient de très loin. Bien installé en France, il souhaite maintenant s’épanouir en tant que combattant, et faire parler ses poings dans la cage.
L’histoire de Parwiz Arabzai ressemble à celle de beaucoup d’immigrés du Moyen-Orient. Originaire d’Afghanistan, il a fui la guerre pour rejoindre l’Europe et “retrouver la liberté”. “Quand j’avais 16 ans, j’ai quitté ma famille, et je suis parti seul, en camion”, explique-t-il aujourd’hui, à 24 ans, dans un bon français toutefois marqué par un net accent. “On a passé illégalement le Pakistan, l’Iran, la Turquie… J’ai même été en prison en Bulgarie. Ce serait très long de tout raconter, c’était comme dans un film.” Une année complète de voyage et de “galères”, pour finalement arriver en France en 2017, sans famille ni repères. Débarqué à Paris, sur le conseil d’un compatriote rencontré sur internet, il passe ses premiers jours dans la rue, déboussolé. “J’ai dormi quelques semaines dehors, et après, je suis rentré dans un foyer. Avec le temps, j’ai finalement pu avoir mes papiers.” Un peu plus stable, il demande alors à son assistante sociale de lui trouver une salle de sport, et atterrit, par hasard, à la Free Fight Academy.
“Mon pays me manque, ma famille me manque”
Sans aucun autre bagage sportif que la lutte, pratiquée dehors, entre amis, dans les rues de Kaboul, Parwiz Arabzai débute donc le MMA sous la houlette de Mathieu Nicourt, et se construit progressivement un palmarès. Aujourd’hui, il s’estime “très complet”, et assure pouvoir s’adapter à son adversaire quel que soit le domaine. “Striking, lutte, sol, tout me va. Mais j’ai vraiment confiance en mes poings. Je sais que si mon adversaire en prend une seule, il tombe K-O. Récemment, ma mentalité à vraiment évoluée, je veux absolument finir mes combats, et je sais que j’en suis capable. “Outre la polyvalence et la puissance, c’est surtout sa détermination, issue d’un passé complexe, qui constitue l’un de ses principaux points forts. “Je ne suis pas retourné en Afghanistan depuis 2017. Mon pays me manque, ma famille me manque… Donc je veux vraiment atteindre le plus haut niveau. Pour eux.”