« J’aime bien me concentrer sur le présent »
Populaire sur internet depuis qu’il arbitre des combats amateurs, Matthieu Letho Duclos est avant tout un athlète de haut niveau. Dans la cage, il met sa puissance au service d’une bagarre contrôlée.
Paradoxalement pour un combattant, c’est en tant qu’arbitre que Matthieu Letho Duclos a développé son image et sa popularité.
En 2018, il apparaît pour la première fois sur internet en officiant lors de combats amateurs de IbraTV. Les vidéos cumulent des millions de vues et lui offrent alors une grande exposition. « Je n’avais jamais fait d’arbitrage avant, mais je me suis calqué ce que je voyais au haut niveau. Donc parfois, j’ai arrêté un peu trop tôt, parfois un peu trop tard. Mais qui ne fait pas d’erreurs ? », explique-t-il avec du recul. « Aujourd’hui, j’ai beau être un combattant professionnel, les gens m’associent encore à ça. Ce n’est pas grave, au pire, on m’appelle ‘l’arbitre’, mais si l’arbitre casse des gueules, c’est pas mal non ? » Car le Nordiste de 27 ans est avant tout un athlète, qui s’est largement formé sur le circuit amateur français depuis sa découverte du MMA, lors de ses études supérieures.
Hier arbitre pour IBRA TV aujourd’hui combattant professionnel de MMA
« Avant, je faisais de la force athlétique au niveau national. J’étais qualifié pour les championnats de France, mais ça m’a saoulé, j’en avais marre de soulever des poids, c’est trop répétitif. Donc je suis passé au MMA sans trop d’expérience, j’avais juste fait un peu de boxe thaï. Et deux mois après ma première inscription, je descendais déjà à Paris, pour me taper avec les Parisiens », se souvient-il. « À l’époque, j’aimais vraiment la bagarre et j’avais un bon punch. Donc j’envoyais un peu sans réfléchir. J’ai mis pas mal de K.O., mais ça m’a aussi coûté plusieurs défaites. » Quelques années plus tard, c’est toujours dans le striking qu’il s’épanouit et qu’il progresse au quotidien, sous les ordres de Daniel Woirin, son entraîneur au sein de la Woirin Élite Team. Matthieu Letho Duclos se retrouve parfaitement dans la philosophie de son coach, qui prône une vision de carrière à court terme. « Tout le monde dit : ‘Je veux aller à l’UFC’, mais sans combattre derrière. Moi, j’aime bien me concentrer sur le présent. »