Une championne apaisée
Actuelle championne des poids pailles d’HEXAGONE MMA, Samantha Jean-François est en pleine confiance avant sa toute première défense de ceinture, prévue le 11 mars prochain. À 35 ans, elle n’a jamais été aussi forte.
S’il fallait le pointer du doigt, le tournant de la vie de Samantha Jean-François se situerait certainement à l’année de ses 25 ans. D’abord, parce qu’elle marque la fin d’une jeunesse passée sous le soleil de l’île de La Réunion, où la jeune femme est née et s’est construite. « J’ai toutes mes attaches là-bas, mais à un moment, j’ai eu envie d’ailleurs. C’est une île magnifique, mais j’en avais fait le tour, donc je suis partie », décrit-elle, aujourd’hui âgée de 35 ans. L’autre volet de cette année charnière, c’est sa découverte des arts martiaux, un peu par hasard, à l’occasion d’un cours d’initiation organisé dans une salle de sport de La Réunion. « Ce jour-là, beaucoup de personnes m’ont dit que j’avais la fibre, que j’avais quelque chose de particulier. Ils trouvaient que j’étais fluide, rapide, et que j’avais un mental assez fort. » Une fois arrivée en Métropole, dans le sud de la France, Samantha Jean-François a donc entrepris de devenir une combattante. D’abord en concentrant ses entraînements sur le kick-boxing, et ensuite en abordant plus sérieusement le jiu-jitsu.
« Rester championne est plus difficile que le devenir »
« En 2023, j’entre dans ma neuvième année de MMA. Mais en réalité, ce n’est que depuis un an que je me sens vraiment complète. Avant, je faisais du MMA, mais je n’avais pas encore découvert tous les paramètres de la discipline », reconnaît-elle. Cette montée en puissance coïncide avec une année 2022 particulièrement réussie, ponctuée de deux victoires par soumission (à chaque fois dès le premier round), dont la dernière pour le titre mondial d’HEXAGONE MMA. « Remporter cette ceinture, ça a sonné en moi comme une revanche. Dans ma carrière, j’ai eu plusieurs propositions de combats de championnats, mais à chaque fois, il y a eu un obstacle. Une fois, c’est parce qu’en allant faire les tests sanguins, j’ai su que j’étais enceinte ! » Mais elle le sait et ne s’en cache pas, « garder un titre est plus difficile que de l’obtenir ». Défendre sa ceinture, voilà un défi que la Réunionnaise s’impatiente de relever, prise d’un élan de motivation. « J’ai l’impression d’être en début de carrière ! »