Un instinct à maîtriser
Ceinture noire de jiu-jitsu, Abou Tounkara est pourtant plus réputé pour la férocité de sa boxe que pour la variété de ses soumissions. Redoutable dans chaque compartiment du jeu, il espère faire le show, le 11 mars prochain, à l’occasion de son tout premier combat en France.
À l’époque où le MMA répondait au nom de « free fight », Abou Tounkara ne faisait pas partie de ses plus grands adeptes, loin de là. « Ce n’est pas un sport qui m’intéressait », se souvient-il. « Mais un jour, dans mon quartier, mes amis jouaient au jeu-vidéo UFC 2009 sur la console, et par curiosité, je me suis invité à la partie. En rentrant chez moi, j’ai commencé à regarder le nom des combattants sur internet, et au fur et à mesure, je me suis passionné. C’est parti de là. » Aurait-il embrassé un tel parcours s’il n’avait pas saisi cette manette ? Rien n’est moins sûr. Mais quelle que soit la part de hasard dans son choix de carrière, Abou Tounkara est maintenant au bon endroit. « Quand je me suis inscrit dans mon premier club, j’ai commencé directement par le MMA. Ensuite, assez rapidement, je me suis dirigé vers le jiu-jitsu, pour perfectionner mon sol. Aujourd’hui, je dirais même que je suis plus passionné par le sol que par le MMA. »
« Ce serait plus raisonnable d’aller au sol »
Détenteur d’une ceinture noire de jiu-jitsu, le combattant de 33 ans n’a pourtant jamais soumis le moindre adversaire lors d’un combat professionnel. Au contraire, il a acquis six de ses sept succès par K-O. « En fait, c’est mon instinct qui parle. Ce serait plus raisonnable d’aller au sol, mais quand je rentre dans la cage, je suis tout de suite attiré par la boxe. » Et si l’approche du combat a suscité beaucoup de discussions, le poids d’Abou Tounkara, lui, ne fait plus débat. Combattant très athlétique par nature, il a choisi de se rediriger vers les poids légers, après plusieurs incursions dans la catégorie inférieure. « La perte de poids était très difficile, et ça a joué sur mes performances, puisque je me suis blessé deux fois en combat. Dorénavant, je vais rester à 70 kg, je suis invaincu à ce poids-là ! » Le choix sera-t-il payant ? Abou Tounkara l’espère, d’autant qu’il souhaite faire bonne impression pour son tout premier combat dans l’Hexagone. « C’est particulier d’évoluer à domicile. Mais d’un autre côté, une fois dans la cage, j’oublie tout. Donc peu importe que je sois en France, au Danemark ou au Brésil ! »