
Détenteur du titre mondial des poids lourds d’HEXAGONE MMA, Prince Aounallah se situe bien loin des clichés de sa catégorie, qui sourit souvent aux gros cogneurs. Stratégique et réfléchi, le Français sait parfaitement comment gagner un combat, et tentera de défendre sa ceinture de champion le 28 octobre prochain, à Alkmaar, dans un duel de très haut niveau.
Prince Aounallah ne fait pas les choses à moitié. Et forcément, dès sa découverte du MMA, il s’y est donné sans compter. « Quand j’ai commencé, à 20 ans, j’ai tout plaqué, et je me suis mis dedans à 100 %. À ce moment-là, même mon travail et ma vie privée passaient au second plan », explique-t-il aujourd’hui, avec le recul d’un trentenaire. Difficile cependant de vivre d’une passion alors interdite en France. « Il fallait toujours aller à l’étranger, on gagnait des bourses dérisoires, on n’avait aucun suivi… C’était compliqué, et ça n’a pas payé à la hauteur de mon investissement. » Pourtant, même s’il n’a pas obtenu les résultats souhaités, Prince Aounallah ne regrette pas une seule seconde de s’être jeté corps et âme dans cette aventure. « En tant qu’homme, pratiquer les arts martiaux à ce niveau demande beaucoup de valeurs et de sacrifices. Pendant cette période, j’ai énormément évolué et appris sur moi. Si c’était à refaire, je le referais avec plaisir. »
« Mon point fort, c’est mon intelligence de combat »
Finalement, la persévérance a payé. À 32 ans, et après une pause marquée par sa montée chez les poids lourds, Prince Aounallah surfe aujourd’hui sur une très belle dynamique, et rattrape le temps perdu. Vainqueur de ses trois derniers combats et détenteur du titre mondial d’HEXAGONE MMA, le Français a su imposer son style, en grande partie inspiré du sambo, la discipline de ses débuts. « Je pense être un combattant complet, je n’ai pas de domaine de prédilection puisque j’ai toujours tout pratiqué. En revanche, mon point fort, je dirais que c’est mon intelligence de combat. J’arrive toujours à m’adapter, à établir les bonnes stratégies… Je ne suis pas Jon Jones, mais je me débrouille ! » Loin du cliché des poids lourds, seulement munis d’une bonne droite, Prince Aounallah, lui, dispose d’un armement complet.