Pratiquer les arts martiaux demande beaucoup de sacrifices
Prochainement opposé à Paul-Emmanuel Gnaze pour le titre mondial des poids lourds d’HEXAGONE MMA, le 17 juin prochain à Reims, Prince Aounallah se situe bien loin des clichés de sa catégorie de poids, qui sourit souvent aux gros cogneurs. Stratégique et réfléchi, il sait parfaitement comment gagner ses combats.
Prince Aounallah ne fait pas les choses à moitié. Et forcément, dès sa découverte du MMA, il s’y est donné sans compter. « Quand j’ai commencé, à 20 ans, j’ai tout plaqué, et je me suis mis dedans à 100 %. À ce moment-là, même mon travail et ma vie privée passaient au second plan », explique-t-il aujourd’hui, avec le recul d’un trentenaire. Difficile cependant de vivre d’une passion alors interdite en France. « Il fallait toujours aller à l’étranger, on gagnait des bourses dérisoires, on n’avait aucun suivi… C’était compliqué, et ça n’a pas payé à la hauteur de mon investissement. » Pourtant, même s’il n’a pas obtenu les résultats souhaités, Prince Aounallah ne regrette pas une seule seconde de s’être jeté corps et âme dans cette aventure. « En tant qu’homme, pratiquer les arts martiaux à ce niveau demande beaucoup de valeurs et de sacrifices. Pendant cette période, j’ai énormément évolué et appris sur moi. Si c’était à refaire, je le referais avec plaisir. »
« Mon point fort, c’est mon intelligence de combat »
Après un tel engagement dans sa discipline, le Français a ressenti un jour le besoin « de lever le pied ». Il a donc pris trois ans pour lui. Trois ans sans combattre, et marqués, entre autres, par une période de confinement, la naissance de ses enfants, et une prise de poids certaine, qui le pousse maintenant à se diriger vers la catégorie des poids lourds, comme son idole : la légende Fedor Emilianenko. D’ailleurs, la filiation avec le Russe ne s’arrête pas au gabarit. Comme lui, Prince Aounallah a commencé les arts martiaux par le sambo, même s’il s’est rapidement converti au MMA. « Je pense être un combattant complet, je n’ai pas de domaine de prédilection puisque j’ai toujours tout pratiqué. En revanche, mon point fort, je dirais que c’est mon intelligence de combat. J’arrive toujours à m’adapter, à établir les bonnes stratégies… Je ne suis pas Jon Jones, mais je me débrouille ! » Loin du cliché des poids lourds, seulement armés d’une bonne droite, Prince Aounallah entend bien faire des dégâts.