Le punch et l’ambition
Combattante d’avenir au caractère bien trempé, Nora Cornolle voit loin et assume ses ambitions. Forgée par la boxe thaï, la jeune femme vient pour faire la guerre autant que pour se faire un nom.
« Mes amis diront que j’ai ma ‘touche Cornolle’. Je ne suis pas quelqu’un qui laisse indifférent. Que ce soit en bien ou en mal, on parle de moi. Je pense que je suis destinée à de grandes choses, et je le dis sans prétention. Mais tout le monde doit croire ça de soi. Et j’espère l’inspirer aux autres. » Caractère, ambition, détermination. Nora Cornolle sait ce qu’elle veut et ne demande pas son chemin. Une direction : « l’UFC ». « Je suis sure que j’ai le potentiel pour monter assez haut. Si j’ai le bon entourage, il n’y a aucun raison que je n’y arrive pas. J’ai toutes les caractéristiques, dans et en dehors de la cage. » Cette assurance, loin d’être feinte, la strikeuse de 33 ans se l’est construite au fil de ses titres sportifs et expériences personnelles. Combattante de boxe thaï à haut niveau, elle a d’abord été sacrée championne d’Europe, avant de décrocher l’argent en 2022 lors des Jeux Mondiaux, compétition internationale regroupant les disciplines non olympiques. La consécration pour une athlète venue au muay thaï un peu par hasard, à l’occasion d’une année de césure en Thaïlande, dix ans plus tôt, en plein milieu d’un master de communication.
« Tu ne vas plus pouvoir reprendre ta vie d’athlète »
Finalement, c’est aux arts martiaux mixtes qu’elle se dédie maintenant, et nombreux sont les observateurs qui lui président un bel avenir dans cette voie. « À la base, je cherchais juste des nouveaux sparrings, donc je suis allée à la Snake Team de Cyrille Diabaté. Et en fait, une fois là-bas, j’ai appris le MMA sur le tas. Je faisais un peu de lutte par ci, un peu de sol par là. Mais je n’étais pas prête à abandonner mon sport. » Le tournant arrive en 2019. Mise à l’arrêt par des graves problèmes de santé, Nora Cornolle effectue une longue pause, et finit par reprendre… avec le MMA. « Je pense que ça m’a apporté d’avoir des médecins qui me disent ‘tu ne vas plus pouvoir reprendre ta vie d’athlète’, et de finalement m’en sortir. » Mais dans la cage, tout n’a pas été si simple. « Au début, ce n’était pas du tout naturel. En muay, mon style est basé sur le fait d’avancer en permanence. Je n’ai pas peur de prendre des coups. Mais en MMA, c’est pas possible de faire ça ! Donc il fallait que je me transforme en tant que combattante. Que j’apprenne à être patiente, à gérer, à ne pas aller tout de suite à l’impact. » C’est maintenant chose faite, même si la marge de progression est encore grande.