Le baroudeur des tatamis
Malgré son format d’entraînement atypique, Sofiane Aïssaoui a trouvé la recette de la performance au plus haut niveau. Toujours sur la route, aux quatre coins de la France, le Rémois combattra cette fois chez lui, le 17 juin prochain, lors d’HEXAGONE MMA 9.
Sofiane Aïssaoui se définit comme un nomade. « Je vis à Reims, mais je m’entraîne un peu partout : Dijon, Marseille, Lyon, Montpellier, Roubaix, Le Havre… Quand je parle avec des Parisiens, et que je leur dis que je fais 6h de trajet pour 1h30 sur place, ils me répondent tout le temps : ‘ah ouais, t’es passionné’. » Pourtant, le MMA n’a pas toujours été une évidence dans l’esprit de Sofiane Aïssaoui. Il s’y est même immiscé par hasard, au détour de combats entre amis mettant en jeu… de simples sandwichs. « Quand j’étais jeune, on se battait entre nous, et on pariait des kebabs », raconte dans un sourire le désormais père de famille de 31 ans. « Certains faisaient du kick-boxing, d’autres étaient juste des bagarreurs. Si on n’avait pas de chance, on faisait ça sur du goudron, et les fois où on avait des tatamis, c’était royal ! » Des expériences qui ont poussé Sofiane, judoka de formation, à se tourner vers les arts martiaux mixtes.
« La passion se mesure à la qualité et non à la quantité »
« Tout s’est passé très vite. J’ai fait les tests pour intégrer l’équipe de France de MMA, j’ai fini premier, et j’ai pu enchaîner les championnats du monde et les championnats d’Europe. Pendant un an et demi, j’ai vraiment eu une carrière très conséquente en amateur. » Grâce à son style particulier, marqué par une réelle polyvalence, le Rémois a finalement fait son trou chez les professionnels, accumulant, entre autres, les victoires par soumission. « En fait, je n’ai vraiment pas de point fort, et c’est ça qui est compliqué pour mes adversaires. Avant, je voulais absolument aller au sol, du fait de mon passif de judoka. Mais ce n’est même plus le cas. » Au fil des années, Sofiane Aïssaoui a surtout réussi à mettre son intelligence au service de la performance. « Je ne fais pas partie de ces combattants qui s’entraînent 24h/24. Je pars du principe que la passion se mesure à la qualité et non à la quantité. »