La réussite à tout prix
Afin de subvenir aux besoins de sa famille, Kevin Pastran a quitté son pays, le Venezuela, et travaille sans relâche dans l’espoir d’un futur meilleur. Si combattre est une passion, pour lui, c’est également un moyen de prendre soin des siens : seule la victoire compte, le 17 juin prochain, lors d’HEXAGONE MMA 9.
Pour Kevin Pastran, la réussite n’est pas une possibilité, mais une obligation. Car depuis sa majorité, le combattant de 29 ans porte sur lui la responsabilité de toute une famille, empêtrée dans la dure crise économique qui touche le Venezuela, son pays d’origine. « Comme des millions de personnes, j’ai dû quitter ma ville, mon père, ma mère, et tenter ma chance ailleurs. C’est une histoire difficile. » Au Pérou, où il a finalement trouvé asile, Kevin Pastran étire ses journées, et cumule les emplois pour parvenir à aider les siens à distance. « Je travaille comme livreur la nuit, c’est ce qui me permet d’envoyer de l’argent à ma famille », explique-t-il avec fierté. Au milieu de ce tourbillon, le MMA occupe tout de même une place centrale, et Kevin Pastran espère un jour que ses efforts lui permettront d’atteindre le sommet de la pyramide, synonyme de belles retombées financières. Alors forcément, quand il pénètre dans la cage, le Vénézuélien doit gérer une pression importante, qu’il n’hésite pas à verbaliser : « je n’ai pas le choix, je dois réussir dans ce sport ».
« Il se bat pour faire changer son futur »
Pour Brian Dugan, son manager, le parcours de Kevin Pastran a largement déteint sur le combattant qu’il est aujourd’hui, à savoir un athlète « courageux et fort mentalement ». « Il se bat pour faire changer son futur, c’est signe d’un état d’esprit valeureux. Et il n’a pas hésité avant d’accepter d’affronter un Français, chez lui, à deux semaines de l’échéance. » Confiant, le combattant de Lima (la capitale péruvienne) est un habitué des ambiances hostiles, et se sait compétent dans chaque domaine du MMA. « J’ai commencé les arts martiaux par le karaté. Mais ensuite, j’ai fait de la luta livre, du jiu-jitsu et de la lutte. Donc j’ai développé toutes les aptitudes nécessaires à la performance. D’un côté, j’ai les mains lourdes, et en même temps, je suis parfaitement capable de soumettre mon adversaire ! »