La fierté des îles
Fière représentante de la Nouvelle-Calédonie, dont elle est originaire, Stéphanie Ielö Page combat pour tout un peuple dans la cage d’HEXAGONE MMA. Son arme, affûtée par des années de pratique : la boxe pieds-poings.
À chacune de ses victoires, Stéphanie Ielö Page s’enroule avec fierté dans le drapeau bleu, rouge et vert du FLNKS, le parti indépendantiste kanak. Car c’est de Nouvelle-Calédonie que la combattante de 34 ans tire ses origines, par sa mère, et son deuxième prénom, que « personne ne prononce correctement ». « Là-bas, ils me suivent beaucoup. Comme c’est un petit département d’outre-mer, ils sont très contents d’être représentés. Je sais que mes combats passent souvent dans les journaux. » Loin de ses racines, Stéphanie Ielö Page est née et a grandi à Brest, où elle vit et s’entraîne encore actuellement, au sein du Boxing Lab. « Pendant un moment, j’ai vécu à Paris, parce que c’était plus facile pour la boxe. Mais il y a deux ans, je suis revenue en Bretagne, et on a créé ce club », retrace-t-elle. Car avant de se convertir avec succès au MMA, la strikeuse calédonienne avait déjà tutoyé le très haut niveau martial, allant jusqu’à remporter cinq championnats du monde de boxe thaï, puis quatre titres mondiaux en K1.
« À côté des arts martiaux, je suis poissonnière »
Forcément, ses performances dans la cage ont été précédées par de longues heures d’apprentissage de la lutte et du jiu-jitsu, deux disciplines « complètement inconnues » avant sa transition. « Mon premier combat de MMA, je l’ai perdu sur une clé de bras, mais je n’avais jamais fait de sol. Du coup, je me suis dit : ‘il va peut-être falloir insister là-dessus’ », en sourit-elle aujourd’hui. « C’est encore un point faible, mais depuis, j’ai adapté ma boxe en fonction de ça. Mon travail à l’entraînement repose beaucoup sur le fait d’esquiver les amenées au sol. » Pour continuer sa progression, et optimiser ses différents camps de préparation, Stéphanie Ielö Page a également la chance de disposer d’horaires de travail très avantageux. « À côté des arts martiaux, je suis poissonnière, donc je fais les marchés le matin. Quand je suis revenue de Paris, je cherchais du travail, et je me suis dit que je pouvais tenter ça. Mais je n’y connaissais rien, je suis partie de zéro. J’ai dû apprendre à faire les filets et à reconnaître les poissons ! L’avantage, c’est que ma patronne est très compréhensive. Quand je lui demande quelques jours pour partir combattre à l’étranger, elle est tout le temps d’accord. »