Il m’est arrivé de faire des sparrings avec Teddy Riner !
Ancien judoka et grappler de haut niveau, Alexis Fontes a réussi à basculer avec succès vers le MMA. Un temps miné par les blessures, il est prêt à repartir du bon pied.
Un coup d’essai peut parfois virer au coup de maître. Exemple avec Alexis Fontes. En 2016, il décide de s’inscrire aux championnats de France de grappling avec seulement trois mois de pratique dans les jambes. L’objectif initial est de prendre de l’expérience, mais il termine avec la médaille d’or autour du cou. « Cette année-là, je fais 2e aux championnats d’Europe et 3e aux championnats du monde », retrace le poids moyen de 31 ans. « Derrière, tout s’est enchaîné très vite, et pendant les quatre années suivantes, j’ai été médaillé à chaque fois sur ces trois compétitions. Je ne comprenais pas ce qui se passait, je grillais la priorité en équipe de France à des mecs qui s’entraînaient depuis dix ans. » En réalité, cette éclosion n’est pas le fruit du hasard. Avant de s’essayer avec succès au grappling, Alexis Fontes avait déjà côtoyé le haut niveau, mais en judo. « J’ai fait plusieurs tournois internationaux. En équipe de France, il m’est arrivé de faire des sparrings avec Teddy Riner ! Mais en 2015, je me suis fait les croisés, et je ne suis jamais vraiment revenu. La jeunesse avait poussé et je ne prenais plus de plaisir, donc il me fallait des nouveaux défis. »
« J’ai senti qu’il fallait que je rattrape le niveau en boxe »
La parenthèse grappling a finalement débouché sur une carrière en MMA. Et dans la cage, le Français s’est vite construit un style basé sur la préhension. « Au début, je n’avais qu’un seul objectif : amener mon adversaire au sol. Mais dès mes premiers combats, j’ai senti qu’il fallait que je rattrape le niveau en boxe. Maintenant, je suis concentré sur mon domaine de prédilection, et je suis quand même performant debout. » Et si les nombreuses années au haut niveau ne sont pas étrangères à cette transition réussie, elles ont tout de même laissé des traces. « Ça m’a détruit physiquement », résume Alexis Fontes. « J’ai eu énormément de blessures. Entre les croisés, les cervicales, et je ne compte pas les fractures… J’ai dû en avoir dix ou quinze ! » De quoi entraver une progression, et créer des blocages psychologiques. « Mais ça y est, je suis beaucoup plus libre d’esprit maintenant. Je suis sorti d’une mauvaise passe, et je peux me concentrer sur la suite : enchaîner les victoires, et aller chercher une ceinture. »