
Issue des sports de préhension, Eva Dourthe a parfaitement réussi sa transition vers le MMA. Et après des années passées sur le circuit européen, elle s’avance galvanisée par la perspective d’un premier défi à domicile.
Eva Dourthe aurait pu dédier sa vie au judo. Elle était même bien partie pour, puisqu’à 21 ans, la jeune militaire en avait déjà passé 17 sur les tatamis. Mais une ceinture noire et des championnats de France ne remplacent pas la flamme de la passion. « C’était difficile car je pensais que je ne savais faire que ça », se souvient-elle aujourd’hui, à 35 ans. « J’aimais ce que je faisais, mais je sentais qu’il me manquait quelque chose. » L’ingrédient recherché : la percussion. « Il me fallait un peu de challenge. Des frappes. Je n’ai jamais appréhendé les coups. » Débutent alors pour Eva, engagée dans la marine nationale, quelques années de rugby, mêlées à de la boxe anglaise et du jiu-jitsu. Un pont parfait vers les arts martiaux mixtes. « Ensuite, quand je suis allée vivre à Paris, j’ai rencontré Johnny Frachey, et c’est comme ça que j’ai atterri au NR Fight pour faire du MMA. On a un bon groupe de filles là-bas. » Formée par le judo, très utile pour « les formes de corps, la préhension et les déséquilibres », elle se révèle performante en MMA, et se hisse rapidement jusqu’à la ceinture de d’European Beatdown.
« Combattre en France, c’est ce qui me manquait »
Athlète aguerrie par plusieurs années de pratique, Eva Dourthe s’estime à présent complète, malgré un léger « déficit en pieds-poings ». « J’arrive à mettre en difficulté beaucoup de filles debout, mais ma boxe n’est pas très scolaire, pas vraiment en ligne. » Quoi qu’il en soit, le MMA fait maintenant entièrement partie de son rythme de vie, puisqu’en plus de ses entraînements quotidiens, l’ancienne judokate dispense des cours d’arts martiaux au sein de l’armée. « Avant, pour la marine, je partais en mission pendant plusieurs mois, j’ai fait toute l’Afrique de l’est et toute la Méditerranée orientale. Mais aujourd’hui, je suis prof, spécialisée dans les sports de combat. On n’est que deux femmes à faire ça en France. Avec le terrorisme, tout ce qui tourne autour du self-défense est vraiment rentré dans les formations. » Le 22 janvier, elle sera donc plus que jamais à domicile. Une perspective qui l’enchante. « Ça fait quelques années que je suis sur le circuit, mais j’ai toujours combattu à l’étranger. Combattre en France, c’est ce qui me manquait. »