Ce qui m’intéresse, c’est le chemin, pas la finalité
Prochainement opposé à Dean Garnett pour le titre mondial des poids plumes d’HEXAGONE MMA, l’Argentin Lucas Corbage attend cette échéance avec calme et confiance. Ses points forts : un sol de haut niveau et un style déconcertant.
Il aurait pu être médecin mais a finalement choisi la vie, radicalement opposée, de combattant de MMA. Un grand écart qui fait encore sourire Lucas Corbage, 34 ans, lorsqu’il se replonge dans ses souvenirs. « En 2011, j’ai dû quitter le Brésil, mon pays d’origine, pour aller étudier en Argentine, parce que le prix de la scolarité était trop élevé chez moi. Mais au bout d’un an, j’ai abandonné la médecine, car je n’étais absolument pas passionné. » Les arts martiaux, son sport de cœur, ont alors pris le relais. « J’étais loin de chez moi, sans études et sans argent. Donc j’ai commencé à travailler dans la salle de jiu-jitsu où je m’entraînais. Il fallait faire l’administration et donner quelques cours. Un jour, un peu par hasard, j’ai tourné avec les professionnels du groupe de MMA, et c’est comme ça que tout a débuté. » Depuis, Lucas Corbage n’a pas bougé. Toujours installé dans la même salle de Buenos Aires, il a d’ailleurs choisi de représenter l’Argentine pour sa carrière professionnelle. « Ici, il y a peu de combattants, donc on est un peu plus valorisés. Au Brésil, je serais juste un sportif de plus. »
« Ce qui m’intéresse, c’est le chemin, pas la finalité »
À l’aube de son plus gros défi martial, le 3 juin prochain pour la ceinture des poids plumes d’HEXAGONE MMA, Lucas Corbage ne s’excite pas outre mesure. « Ce qui m’intéresse, c’est le chemin, pas la finalité. Tout le monde affiche des ambitions extraordinaires, et j’en ai moi aussi. Mais je fais confiance au temps. Je ne veux pas tout, tout de suite. Je veux travailler pour réussir, et montrer le chemin aux jeunes que j’entraîne. » Dans la cage, le combattant de Buenos Aires peut en tout cas compter sur de nombreux arguments, à commencer par son sol de haut niveau. « Comme j’ai commencé par le jiu-jitsu, et que je suis ceinture noire, c’est forcément mon point fort. Mais j’ai conscience que je suis aussi un combattant très difficile à affronter, parce que j’ai un style vraiment bizarre ! Je n’ai pas une boxe très académique, je change en permanence ma garde… Ça peut surprendre. »