À 120 kg sur un terrain de foot, je n’étais pas le plus efficace
C’est un peu par hasard que Paul-Emmanuel Gnaze s’est découvert des prédispositions pour les arts martiaux. Puissant, combatif et réfléchi, il possède tous les prérequis pour performer chez les poids lourds. Prochain objectif : la ceinture d’HEXAGONE MMA, le 17 juin à Reims.
« Le soir, quand je rentre tard de l’entraînement, ça me fait mal de voir que tout le monde dort. Le MMA prend une grosse place dans ma vie, et implique beaucoup de sacrifices. » Ingénieur informatique, père de famille et combattant. À tout juste 30 ans, Paul-Emmanuel Gnaze cumule les casquettes, et tente, tant bien que mal, de passer de l’une à l’autre sans accroc. De sa voix grave et posée, il explique pourtant en être arrivé là un peu par hasard. « Je n’ai pas un parcours comme les autres, j’ai commencé les arts martiaux tardivement. Avant, je faisais du foot, mais à la fin de mes études, je me suis rendu compte qu’à 120 kg sur un terrain, je n’étais pas le plus efficace ! » Finalement, le MMA lui va comme un gant. « J’ai choisi ce sport parce qu’il correspond à mon tempérament. Sans rentrer dans les détails, disons que j’ai eu une enfance difficile et tumultueuse, qui m’a demandé beaucoup de combativité. Dès mes premiers entraînements, j’ai compris que ce sport exigeait de la résilience, et il se trouve que j’ai ça en moi. »
« Je pourrais être plus méchant, plus violent »
En six ans, Paul-Emmanuel Gnaze est passé de la découverte à la confirmation. Chez les poids lourds, une catégorie plutôt ouverte, il fait parler sa boxe pieds-poings, dont résultent déjà cinq victoires avant la limite, toutes acquises dès le premier round. Conscient du travail qui lui reste à effectuer, il s’attelle maintenant à combler ses lacunes en lutte, et souhaite également développer son jeu au sol, pour « placer quelques soumissions ». Mais son autre axe d’amélioration, c’est l’approche mentale du combat. « Dans la vie de tous les jours, je suis connu pour être quelqu’un de très gentil. Et j’ai du mal à changer d’état d’esprit quand j’entre dans la cage. Je pourrais être plus méchant, plus violent, mes coachs me le font souvent remarquer. Donc il faut que j’arrive à modifier ça, pour me transformer en monstre face à mon adversaire. Bien sûr, en respectant les règles ! »