Une carrière en reconstruction

Malgré un passage de vie compliqué, au cours duquel il a notamment connu la détention, Allan Taibi a su repartir de l’avant et donner un nouvel élan à sa carrière de combattant. Depuis, un seul mot d’ordre : le travail.
Alors que le MMA est encore en plein développement, nombreux sont les combattants qui remplissent des obligations professionnelles à côté de leur carrière d’athlète de haut niveau. Mais tous n’exercent pas un métier aussi physique qu’Allan Taibi. Entrepreneur dans le bâtiment depuis qu’il a lancé son entreprise, le Narbonnais de 28 ans enchaîne les journées éprouvantes, entre des installations de cloisons et des poses de faux plafonds. « C’est sûr que ce serait mieux de ne pas travailler, mais j’ai toujours fait ça. Dans ma famille, on est dans le bâtiment de père en fils, donc j’ai l’habitude. Même si je suis fatigué, je vais à la salle de sport. » Certains jours, Allan cumule même deux séances d’entraînement en plus de son emploi. « Ça, j’essaie de le faire le moins possible », nuance-t-il. « Comme je suis auto-entrepreneur, je peux mieux gérer mon temps. C’est en partie pour cette raison que je me suis lancé à mon compte. »
« J’ai dû tout mettre en pause »
Mais ce quotidien bien organisé n’a pas toujours été la marque de fabrique du jeune combattant. D’une voix basse, il reconnaît avoir « fait des bêtises » par le passé, qui lui ont d’ailleurs valu un passage d’un an et demi en centre pénitentiaire. Forcément, sa carrière de combattant, alors naissante, a subi un coup d’arrêt. « J’ai dû tout mettre en pause. Mais dès que je suis arrivé là-bas, je me suis dit qu’il ne fallait surtout pas me laisser aller. Donc j’ai fait en sorte de m’entraîner au mieux, en cardio et en musculation, pour être dans la meilleure forme possible en sortant. J’avais toujours cet objectif de reprendre le MMA. » C’est maintenant chose faite. Et malgré son rythme de vie effréné, Allan Taibi continue de progresser, pour peaufiner son style, axé sur la lutte et sur le sol. « Je vais tout faire pour aller le plus loin possible, mais je reste réaliste. Tout le monde aimerait aller à l’UFC, mais ce n’est pas pour tout le monde. »